par mimi-la-souris » Mer Oct 15, 2008 11:28 am
Bonjour à tous
Voici un extrait du journal charente libre paru hier:
Le premier manga à la française né dans les studios angoumoisins de Moonscoop vient juste d’être terminé. La saison 1 de 52 épisodes sera diffusée sur France 2 en 2009
Stéphane Stoll signe la réalisation de Bunny Malonney. Un dessin animé qui a occupé une soixantaine de personnes pendant un an • photomontage Pierre Duffour
Au premier coup d’œil, on se dit que ce dessin animé a forcément vu le jour dans un studio japonais. Tous les «codes» graphiques du manga s’affichent au gré des séquences: lorsqu’un personnage s’énerve, les veines de son visage se gonflent exagérément; lorsqu’il est gêné d’énormes gouttes perlent sur ses tempes; lorsqu’il tombe dans les pommes, des croix remplacent ses yeux. Pourtant, «Bunny Malonney», la nouvelle série animée à découvrir dans quelques mois sur France 2 (dans le courant de l’année 2009, la date n’est pas encore fixée) est une production 100 % française. Mieux, elle a été réalisée quasiment en totalité à Angoulême, derrière les ordinateurs de Moonscoop, le groupe auquel appartient la société charentaise Antefilms.
Dans ces studios de l’avenue de Cognac, on vient juste de boucler la première saison de Bunny. 52 épisodes de 13 minutes chacun. Les petites mains de Moonscoop - une soixantaine de personnes mobilisées sur le projet - ont côtoyé le lapin rose et ses copains pendant un peu plus d’un an.
«Un manga à la française», voilà un terme qui convient tout à fait à Stéphane Stoll, alias Stefo, le réalisateur de Bunny Malonney. Au départ, rappelle cet Angoumoisin d’origine bourguignonne, installé en Charente depuis une dizaine d’année - il a suivi une formation en images de synthèse au CNBDI - la petite bête est née de l’imagination d’un studio lyonnais. Son petit nom d’origine, c’était «pinpin le lapin». Mignonnet, mais, de toute évidence, pas assez «tendance» pour atteindre le «cœur de cible» - comme disent les pros du marketing.
Destiné aux «adulescents»
Car l’autre particularité de ce dessin animé qui rompt avec la culture BD anglo-saxonne, c’est qu’il ne s’adresse pas aux enfants. «Le public visé, ce sont plutôt des adulescents», estime Stéphane Stoll, c’est-à-dire ces jeunes gens un peu sortis de l’adolescence mais pas encore entrés dans l’âge adulte.
Pour les séduire, les concepteurs de Bunny multiplient les références «djeuns»: les héros évoluent ainsi dans un univers qui ressemble à s’y méprendre aux sitcoms de la télé des années 90. Bunny, sa copine Candy et leur colocataire Jean-François, vivent dans un appartement hypermoderne, leurs discussions sont légères, leurs préoccupations futiles. Chacun sa personnalité: Bunny, c’est un grand ado rose, fainéant comme pas deux, obnubilé par les jeux vidéos. Candy - rose également - c’est la femme moderne qui s’éclate en boursicotant. Jean-François enfin - qui est un lapin bellier bleu - ne sait prononcer que deux mots: «Jean» et «François». Comme dans toutes les histoires, il y a aussi le méchant de service: il s’appelle le professeur Debilouman, il est amoureux fou de Candy et passe son temps à fomenter des projets machiavéliques. Et comme tout cela se passe dans un univers futuriste, il y a des robots bizarres.
Si pour le graphisme, on l’a dit, la référence aux mangas saute aux yeux, pour l’histoire, les sources d’inspiration sont très occidentales. Les discussions des personnages ressemblent à celle des adolescents français. Bunny, le roi de la console, écoute aussi de la musique sur E-tube.
Stéphane Stoll le reconnaît, il n’a pas eu beaucoup de mal à adhérer au projet lorsque Moonscoop lui en a confié la réalisation. Le manga, il connaît. «ça fait partie de ma culture. Ou plutôt c’est une partie de ma culture»,glisse ce professionnel de 38 ans, qui, en privé, est un adepte de l’Aiki-Goshindo, un art martial japonais qui se pratique à mains nues ou avec des armes. «J’ai choisi cet art parce que c’est simple, efficace et net». Ce sont aussi les mêmes adjectifs que Stéphane Stoll utilise lorsqu’il s’agit de définir «Bunny Malonney», la série qui, de l’avis de plusieurs professionnels de l’image animé, pourrait bien chambouler la perception du dessin animé à la française.
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