par cé » Mer Avr 09, 2008 8:05 am
Bon, je vous sent ricaner dès le titre. Oui je me suis farci le film pour sortir mes minots, le garçon étant d'ailleurs le plus enthousiaste.
Je vous confirme donc qu'il ne faut pas y aller.
C'est une succession de clichés écœurants, guimauve à paillette nocive pour les dents et le reste. Les "aventures" de six fées aux corps improbables, qui ne font que pousser des petits cris vulgaires ou rigoler comme des poufiasses. Le scénario enfile allègrement les poncifs mais le plus gerbant reste tout de même ce genre de modèle, un monde magique où rien n'a de conséquence ni d'importance, où les personnages sont comme des déclinaisons différentes d'un même modèle de poupée, où les personnalités des garçons sont visibles par leurs attributs (celui à lunettes est le plus malin mais le moins fort.. si si) et que le bond, (donc le plus beau) est réservé à la princesse. Où les seuls problèmes sont ceux posés par le choix de sa chevelure, ses chaussures et sa robe, où les copines sont "pour la vie", les parents interchangeables, jeunes et compréhensifs, où les livres se racontent tout seul, où les morts ne sont pas morts, où les méchants sont des êtres ricanants dont la seule motivation est de plonger l'univers dans le noir.
Question réalisation, il y a de jolies couleurs.
Pour le reste c'est laid, le pire étant toutes les incarnations de la pilosité, chevelures abondantes d'une fixité de latex, barbes improbables, brushing imperturbables. Les anatomies sont affreuses, le cou s'attache trop bas sous le menton, les yeux en pointe et disproportionnés, les fesses minuscules pour garçons et filles mais les pieds gigantesques, les gamines ont toutes des talons hauts...
Les caméras virevoltent pour bien faire le tour du monde poly-pocket, l'animation est rigide et pleine de trucs de feignasse, rien que pour les fées l'astuce c'est qu'elles ont toutes des ailes de papillon. Cool. Mais les ailes sont opaques aux extrémités et transparentes vers le dos, on ne voit donc pas où elles s'attachent et il n'y a pas de collisions à gérer, malin. Mais c'est pas fini, les ailes servent à voler, même si elles ne battent pas, il n'est donc pas nécessaire de faire marcher les filles, qui se meuvent à 20cm du sol dans une position gracieuse qui révèle bien la longueur de leurs jambes et la petitesse de leur jupette pendant tout le film. Malin.
Je ne parle pas de la musique, du piano romantique de bout en bout avec envolées lyriques et paroles genre "tu as fait de moi une femme" (???!!)
Je me dis que, gamins, nous avons tous bouffé ce genre de navets et même qu'on y a pris un plaisir certain, mais bon dieu que c'est dur pour les parents d'ingurgiter cette quintessence de mièvrerie. Au moins on se souvient par ce genre de rappel à quoi les films parodiques font allusion.
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"Quand la raie manta, son nez s'allongit."
Les fourmis n'aiment pas le Flamenco, Auguste Derrière, Ed.
Le Castor Astral