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De l'Aristocratie dans le Spectacle

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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar meule » Sam Jan 12, 2013 6:20 pm

J'ai entendu aussi un chef deco ( ma moitié travaillant dans le "vrai'' cinéma) dire que si ça ne tenait qu'à lui, il supprimerait le statut.
Il n'y avait pas droit, il gagnait trop...

Sur le fait que les indemnités peuvent servir à bosser sur des projets persos, je e suis pas d'accord avec la grosse madame.
Les indemnités servent à vivre entre deux jobs, beaucoup de techniciens ne sont pas auteurs.
Alors bien sûr que j'écris et développe des trucs sur ces périodes, vu que c'est rarement payé.
C'est un peu ma façon de me fabriquer du travail par la suite. C'est plutôt de cette manière que je l'entends.

Il y a un point important à soulever aussi je trouve, c'est celui de l'abandon de la date anniversaire.
Le système actuel m'a déjà contraint à refuser du travail car si j'avais accepté, j'aurais perdu des heures et je risquais de perdre mon statut.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lagrossemadame » Sam Jan 12, 2013 8:56 pm

Marinello a écrit:Ou alors tu parles de projets sur lesquels on te demande de venir ?

Moi je n'y ai pas été confronté directement, ça ne fait qu'1 an 1/2 que je travaille, mais je l'ai vu se faire sur des projets où je travaillais avec d'autres intermittents, et ça m'a juste scandalisé que ça semble normal... En fait non ce n'est pas normal les personnes concernées en étaient conscientes. Juste qu'elles sont prises aux pièges par le système!
Si elles avaient refusé de le faire quelqu'un d'autre l'aurait fait à leur place. De plus elles auraient été grillées au près des prod' qui usent de ce genre pratiques!

meule a écrit:Sur le fait que les indemnités peuvent servir à bosser sur des projets persos, je e suis pas d'accord avec la grosse madame.
Les indemnités servent à vivre entre deux jobs, beaucoup de techniciens ne sont pas auteurs.

Je ne dit pas le contraire, oui ça sert de survie entre 2 jobs! mais ça sert aussi pour les auteurs de développer leur projet comme tu le dit. Toi le premier.
Si j'ai laissé paraître que c'était le cas de tout le monde je m'en excuse c'était pas mon intention! Je parle en mon nom propre et du haut de ma courte expérience dans le milieu de l'intermittence.

Je cherche aussi a créer ce débat pour que chacun ailles de son expérience personnelle, et que tous on se rende compte des abus, et aussi des avantages!
Si personne ne cherche il n'y aura pas de solution et donc si il n'y a pas de solution alors c'est qu'il y a pas de problème! (ironie)
Chacun de notre côté nous n'avons pas la solution absolue, mais tous ensemble on peux déjà trouver des pistes de solutions!
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lagrossemadame » Sam Jan 12, 2013 10:00 pm

meule a écrit: Sur le fait que les indemnités peuvent servir à bosser sur des projets persos, je e suis pas d'accord avec la grosse madame.
Les indemnités servent à vivre entre deux jobs, beaucoup de techniciens ne sont pas auteurs.

les propos d'un ami rejoignent ce que me dit meule si dessus:
En théorie, pendant les jours de chômage, tu n'es pas sensé travailler à des trucs créatifs, mais chercher du travail. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le "statut" d'intermittent a été crée pour répondre à précarité de nos métiers, pas pour favoriser la création. D'ailleurs, dans les profession concernées par les annexes 8 et 10, on trouve plein de métiers absolument pas créatifs et à l'inverse, un scénariste, par exemple, n'est pas un intermittent du spectacle.

Et bien moi je suis la première à être tombée dans le panneau!
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Messagepar rvdboom » Sam Jan 12, 2013 11:48 pm

Il n'y a pas de règle claire : pour les techniciens, il s'agit effectivement d'un chômage pendant lequel il est censé chercher du travail, mais pour les artistes interprètes (acteurs, musiciens), cette période de chômage est censée aussi prendre en compte le fait que leur art demande des périodes plus ou moins longues de répétitions et d'entrainement qui ne sont pas rémunérables. C'est aussi une des raisons qui font qu'un cachet représente 12h par rapport à l'intermittence et non 8.
Les réalisateurs sont un peu à cheval, puisqu'ils sont à la fois techniciens et auteurs.
Comme dit Monsieur Meule, pour un réalisateur, préparer un nouveau film est une manière de chercher du travail. Il n'est donc pas illégitime à mon sens de considérer que cette activité rentre dans le cadre du fonctionnement de l'intermittence.

Le problème de faire travailler des gens "gratuitement" une partie de la production n'est pas un problème d'intermittence, c'est un problème légal : c'est juste totalement interdit par la loi, tout travail doit être rémunéré. C'est également un danger pour les intermittents car pendant toute la période ou ils ne sont pas légalement employés, ils ne sont pas couverts par les assurances de l'employeur.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar pauline » Dim Jan 13, 2013 12:19 am

(Intermède musical)
Discussion très intéressante. Je vous envoie une petite chanson d'une très grande dame: Anne Sylvestre. Cette chanson illustre bien je pense les malentendus et les amalgames concernant les intermittents

http://teni.free.fr/trOps/audio_video/j ... ttents.ogg
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar MariePaccou » Dim Jan 13, 2013 11:44 am

Ah, merci, Pauline!
Quel régal, cette chanson d'Anne Sylvestre!!!
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar meule » Dim Jan 13, 2013 10:10 pm

La mutuelle Audiens à mis en ligne un document avec des chiffres clés des métiers du cinéma d'animation.

http://www.rencontres-animation-formati ... isuels.pdf
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar nico » Lun Jan 14, 2013 11:44 am

Bien entendu, je l’ai souligné aussi, les activités que couvre le statut rendent bien complexes une généralisation, et donc un règlement commun.
Mais je persiste à dire que cela ne suffit pas à expliquer ce manque d’implication que je déplore. Je ne les connais pas vraiment ces explications. Je ne fais qu’un constat de ce que je vois autour de moi. Autant lorsque je suis avec mes copains côté spectacle vivant (qui ne sont pourtant pas des personnalités impressionnantes), le sujet est abordé très naturellement et par exemple l’approche de l’année 2013 sonnait depuis quelques temps comme le début de nouvelles mobilisations, autant du côté animation lorsque j’aborde le sujet autour de moi, je sens bien la distance et le peu d’inquiétudes que cela suscite.

Est ce que la fin des grands studios et la délocalisation a joué dans le milieu? Je ne sais pas. Car si l’on y perd un certain aspect fédérateur, est-il plus fort que d’avoir des gens qui bossent de manière plus indépendante, passent d’un studio à un autre, avec des équipes plus petites mais où les échanges se font peut être plus simplement ? C’est en tout cas la forme qui prédomine dans les arts vivants et j’ai l’impression que ça n’y est pas pour rien non plus, ce brassage des gens et donc des idées.
D’un autre côté, le travail dans l’animation a aussi quelque chose de très solitaire, même lorsque l’on travaille en équipe. Et si l’on compare parfois les animateurs aux comédiens, aucun doute que les personnalités des animateurs sont souvent moins extravertis que celles des comédiens !
Cela rejoint ce que tu dis zac, sur les personnalités. Nul doute qu’elles sont indispensables à soulever les foules. Et c’est bien là que le manque est évident dans l’animation. Je ne vois pas beaucoup de grands noms de l’animation capables de se lever et de lancer un mouvement. Alors certes, il y a une personne ou deux capables de lancer un coup de gueule, mais il faut plus de monde que ça. Et au moment de sévir, il faut aussi être suivi.

Bref, tout cela se rejoint, je trouve, dans le fait que l’animation regroupe de toute façon plus de caractères et de personnalités discrètes et introverties. Au moment de devoir hausser la voix, c’est forcément moins facile.
Et quand cela s’allie, comme tu le dis aussi, au fait que l’animation est aussi fortement tenue par le business et l’industrie, ça fait qu’une partie des gens vivent un peu moins pour des idées à défendre. Et ça, c’est pourtant indispensable pour se battre. Car ce qui est en jeu, ça n’est pas que de sauver l’intermittence pour continuer à toucher son chômage et écrire ses projets persos ou bosser gratos pour les copains. C’est aussi, et surtout, défendre l’idée d’une exception culturelle qui nous a donné notre richesse. Si ça doit passer par la création d’un tout nouveau système, c’est très bien, mais il faut être très vigilant pour que notre vision de la culture n’y perde pas trop.

Alors c’est évident, les moyens de pression dans l’animation ne sont pas évidents à trouver. Ce que nous avons vu à Avignon, c’est impossible d’avoir le même impact à Annecy. (D’ailleurs je n’ai jamais entendu parler de ce qu’avait fait Folimage là bas ? ). Mais il faut chercher là où il faut agir. Par exemple, quand je vois l’importance et l’omnipotence des diffuseurs télés, et donc parfois leurs comportements vis à vis des producteurs et auteurs, je me demande si il n’y a pas là un point important. Et pour le coup, là, le public tu peux aussi le toucher de près. Bien sûr, j’avance ça sans bien savoir où ça pourrait aller, mais c’est ce qui me vient en premier lieu.


Enfin que j’ai raison ou pas de m’inquiéter, ce qui est important, c’est qu’une plate forme comme les foudanim s’intéresse au sujet et l’aborde. Avec la visibilité qu’il y a, aucun doute que la question va susciter de la curiosité, et lorsque l’on entrera dans le vif du sujet, j’espère bien me rendre compte que je me trompe et que ça bougera. En tout cas, c’est sûr que le sujet ne tardera pas à être déterré.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Worm » Lun Jan 14, 2013 6:59 pm

Oui oui oui et oui pour une vidéo d'explications ! C'est un projet qui j'espère aboutira car je ne suis pas ( encore ) dans le cinéma d'animation ainsi que beaucoup d'autres personnes de ma génération, pour autant le seul endroit où nous avons pu trouver des réponses à nos questions c'est sur fous d'anim. Alors si il faut soutenir ce genre d'idées, ce serait avec plaisir, d'autant qu'on pourra toujours constater qu'une démonstration vaut mieux qu'un long discours... et ce grâce à l'animation.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lagrossemadame » Lun Jan 14, 2013 9:16 pm

nico a écrit:une partie des gens vivent un peu moins pour des idées à défendre. Et ça, c’est pourtant indispensable pour se battre. Car ce qui est en jeu, ça n’est pas que de sauver l’intermittence pour continuer à toucher son chômage et écrire ses projets persos ou bosser gratos pour les copains. C’est aussi, et surtout, défendre l’idée d’une exception culturelle qui nous a donné notre richesse. Si ça doit passer par la création d’un tout nouveau système, c’est très bien, mais il faut être très vigilant pour que notre vision de la culture n’y perde pas trop.


Moi je suis motivée pour faire bouger les choses mais on essaie de refroidir ma motivation à coup de "Il vaut mieux qu'on n'en sache pas trop!"
Si vous voulez émettre des idées!
Moi j'ai entendu parler de Bernard Friot qui envisage l'idée d'une caisse des salaires communes qui se chargerait de distribuer les salaires à niveau égal à la place des employeurs, ce n'est pas propre au monde de la création qu'il propose le truc mais plutôt une nouvelle idée du salaire. Je trouve que son raisonnement vaut le coup de s'y attarder. Si ça vous intéresse comme idée vous pouvez vous renseigner sur le sujet http://www.reseau-salariat.info/video
(je vous préviens c'est pas forcément super évident à comprendre, mais faut creuser!)
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lamartine » Lun Jan 14, 2013 10:02 pm

"Il vaut mieux qu'on n'en sache pas trop!"


Beuh ? Quelle drôle d'idée, le statut n'a pourtant rien à cacher ... Et puis auprès de qui ne devrait-on pas trop en dire ?
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar lardux » Jeu Jan 17, 2013 1:26 pm

Bonjour a tous,

içi Lardux, l'auteur de cette tribune "L'Aristocratie dans le spectacle", quelques petits mots en complément de ce que vous avez tous écrit... et effectivement dans les métiers de l'animation il faut réfléchir au statut, et si mobilisation il doit y avoir, bien avoir en main les données du problème.
mais d'abord ceci :

1/ Dans un précédent message, Meule nous lache "Ah... Les abus... En réponse à un devis que l'on a fait, le commanditaire nous propose une baisse à tous les niveaux.
Salaires, frais de studio, durée de travail plus longue que celle payée, loger des personnes pour une bouchée de pain...
Bref on doit tourner à plus de 40% de moins que sur le devis... En sachant qu'il a eu des subventions en nous mentionnant dans son dossier sans nous prévenir, et qu'on a su qu'il cherchait d'autres personnes avant même de nous contacter... "
Ben soyons clair, c'est moi Christian de lardux qui lui ait proposé de mauvaises conditions de rémunération, sur un court, pour lequel je n'ai pas le financement. il aurait été plus simple qu'il me réponde clairement (qu'il négocie) que de mettre sur ce forum ce message plein de sous entendus. Il est libre de refuser. Je suis obligé de chercher des solutions pour ce film, et j'assume.

2/Et justement le lien avec la discussion, au risque de surprendre certains, est clair. Nous faisons des films dans une économie difficile, le système d'assurance chômage des intermittent(e)s est la seule solution pour permettre a des auteurs/réals ou des équipes de technicien(ne)s de travailler sur des courts, mais aussi sur des LM fauchés et du documentaire dit de création. Personne n'est obligé d'accepter ce genre de propositions mais tout le monde le fera un jour ou l'autre, ou l'a deja fait, dans des cadres de "groupes" d'affinités, de projets personnels et de défis artistiques.
CHOISIR ça veut dire AVOIR LE CHOIX de se vendre pour de la production qualitativement ininteressante, ou pas. Et CHOISIR le Court Métrage, les Projets personnels c'est sans doute plus difficile, mais bien plus gratifiant. Y compris quand on en est pas l'auteur ou le réal.

3/ Cela amène a une autre remarque. Quand en 2003 on a foutu le feu en réaction a la réforme de l'intermittence (annexes 8 et 10), il est ressorti que le système servait SOIT a des miséreux pour survivre, créer, choisir entre qualité/art et quantité/commande SOIT a des grosses machines pour faire leurs marges et à abuser du système. Je fais partie des premiers. Je l'ai dit publiquement a cette époque là. Je le redirais.

4/ La mauvaise conscience travaille au corps les intermittent(e)s. On le sent dans certains messages de ce forum, et c'est une attitude fréquente que j'ai connue a mes débuts d'assistant opérateur. Beaucoup ressentent cette assurance chomage comme un privilège. Revenons a la source. Ce statut date de 69. Le rapport de forces de l'époque a permis de négocier "en force". Contre notre totale flexibilité, notre totale disponibilité (vous savez ce que c'est qu'un plateau de cinéma ? L'engagement que ça demande ? les vies de familles explosées par la fatigue et les heures sups), notre compétence extrêmement pointue (et chacun ici aussi correspond a ça) nous avons obtenu ce droit à une assurance chomage qui tient compte de cette spécificité. Donnant/Donnant. Flexibilité contre garantie d'un revenu sécurisant. Les artistes (comédiens et musiciens, mais aussi réalisateur(trice)s et chefs de poste) ont des temps immenses non rémunérés de préparation, de pratique quotidiennes, qui ne sont pas payées par les employeurs. Donc en plus de leur disponibilité, souplesse, flexibilité (attends 6 heures dans le froid que ce soit ton tour de jouer !), il leur faut être prêt, connaitre leur texte, leur partition, leurs outils. Les métiers de l'animation ressemblent plus a ceux de la post-production. Des engagements plus longs facilitent le fait de faire les heures, mais ce 'est pas simple non plus. Et quand on est charrette on le fait, quitte a travailler beaucoup dans ces moments, avec le même risque de voir notre vie partir en couilles.

5/ Au fait. vous êtes malades vous ? ça vous arrive d'être en arrêt maladie ? Vous savez que les intermittent(e)s ne sont JAMAIS malades sauf accidents de travail. Qu'ils ne coutent donc rien a l'assurance maladie, et qu'ils cotisent, et que leurs cotisations couvrent largement ce qu'ils coutent ? On pourrait comparer le régime d'assurance maladie et d'assurance chomage et faire les comptes.

6/ Le modèle des intermittent(e)s est le modèle que voudraient étendre le patronat depuis longtemps. Non pas les allocations, mais la FLEXIBILITE. Et par le développement de l'interim (annexe 4 , 1.4 milliards de déficit dont on ne parle pas car cela arrange trop le MEDEF et en général les entreprises) et donc de la précarité, ils y sont peu à peu arrivés. Nous sommes les travailleurs comme en rêvent le MEDEF. Dispos, souples, hyper compétents et pas trop revendicatifs (car c'est risqué de déplaire aux chefs de poste). Par contre a l'opposé des autres secteurs d'activité, il y a une humanité, une fraternité, une solidarité fréquente et qui fait de ces métiers ... une belle aventure humaine. Nous produisons du SENS, nous donnons de la beauté, de la réflexion, du divertissement, de l'intelligence.

7/ Entre techniciens, réalisateurs et producteurs indés, les intérêts ne sont pas les mêmes et cela frictionne souvent. Mais nous avons TOUS besoin de cette assurance chômage. Pas moi en tant que permanent (125 000 intermittent(e)s, 300 000 permanent(e)s dans le spectacle) mais pour le type de films et d'activité que je mène. Pour causer a Meule de la question de la rémunération, je gagne 1650 net par mois depuis 2 ans et 1250 net par mois les dix années précédentes. Ce que je demande comme effort aux gens avec qui je travaille , je les fais aussi.

8/ Je m'excuse d'être resté un peu abrupt. D'avoir mélangé ma réponse a Meule avec d'autres sujets. Peut être certaines choses vous paraissent contradictoires. Je suis comme ça.

Suite au prochain accès de fièvre...
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lamartine » Jeu Jan 17, 2013 2:22 pm

Hello Christian,

Je suis d'accord avec toi, notamment quand tu abordes le malaise que peuvent ressentir certains intermittents en se sentant privilégiés, un comble ! Malheureusement, et au risque de passer pour un ancien combattant, le problème était déjà le même il y a vingt ans quand nous avions occupé le théâtre de l'Odéon pour toutes ces mêmes raisons ...

En revanche je ne te suis pas quand tu affirmes que :

/.../ le système d'assurance chômage des intermittent(e)s est la seule solution pour permettre a des auteurs/réals ou des équipes de technicien(ne)s de travailler sur des courts, /.../


Il existe d'autres moyens pour faire en sorte de payer tout le monde sur une production sans avoir recourt à l'assurance chômage en guise de complément salariale et je parle en connaissance de cause.

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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar zac » Jeu Jan 17, 2013 3:04 pm

Lamartine a écrit:......

Il existe d'autres moyens pour faire en sorte de payer tout le monde sur une production sans avoir recourt à l'assurance chômage en guise de complément salariale et je parle en connaissance de cause.

Franck


Hum, comme réal, on peut effectivement se faire payer pour partie en droits d'auteurs (agessa)... j'en sais aussi quelque chose... mais comment tu fais avec les techniciens pour leur permettre aussi de conserver leurs heures et couverture sociale?... autrement dit, de quels autres moyens parles-tu?..un exemple? :)
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lamartine » Jeu Jan 17, 2013 3:14 pm

Je crois qu'on ne s'est pas bien compris...

Quand je dis qu'il est tout à fait possible de payer une équipe sans avoir recourt à "l'assurance chômage en guise de complément salariale", je veux dire par là qu'il est possible de "salarier" un employé (qui est au régime des intermittents bien sur) durant toute la durée de son contrat. En d'autres termes, il ne m'est jamais arrivé en tant que producteur de dire à quelqu'un ; bon j'ai l'argent pour pérenniser (ou t'ouvrir) tes droits d’intermittence pendant tant de mois et les mois restant tu bosseras sur la prod en étant rétribuer par le chômage.

C'est plus clair ?

Hum, comme réal, on peut effectivement se faire payer pour partie en droits d'auteurs (agessa)


Oui, pour partie seulement, car là aussi le réalisateur se doit d'avoir un salaire d'intermittent (je dis ça pour ceux qui l'ignorerais)
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar zac » Jeu Jan 17, 2013 3:28 pm

Oui, tout à fait clair! (c'est fou ce que tu as été clair!) :J'en ris aux éclats !:
Perso, je n'ai jamais vu ou connu de prod demandant aux gens de bosser exclusivement sur leurs alloc sur une partie de la production.
Mais il est vrai que l'époque est au grand n'importe quoi... alors...
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lamartine » Jeu Jan 17, 2013 3:35 pm

Oui, tout à fait clair!


Ah ! Me voilà rassuré... :J'en ris aux éclats !:

Perso, je n'ai jamais vu ou connu de prod demandant aux gens de bosser exclusivement sur leurs alloc sur une partie de la production.


Perso j'en entends parler depuis une dizaine d'années, date à laquelle j'ai mis un pied (puis le deuxième, puis la jambe, puis la tête...) dans le monde du court métrage d'animation :)
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar meule » Jeu Jan 17, 2013 3:44 pm

Christian,

Je suis en très grande partie d'accord avec ce que tu écris, concernant les intermittents, et tu expliques très bien le paradoxe des arrêts maladie, jamais pris.

Je n'ai pas ton expérience, sans doute, mais, depuis 10 ans que je suis intermittent, effectivement, je bosse quasi exclusivment dans le CM ( oui c'est une chance, mais c'est avant tout un choix, une envie de bosser sur des projets de qualité, et qui, on l'espère à chaque fois, nous apporteront de la satisfaction...)
Donc donner de son temps, accepter des salaires très bas, etc... Bref, ce que tu mentionnes plus haut, j'ai fait, et je le fais encore.
On est bien d'accord.
Si on avait voulu se faire de l'argent, on ne serait pas là, ni toi ni moi, après toutes ces années. Je ne suis pas maso, du moins pas assez...

Seulement, l'amour de l'art n'arrange pas tout, malheureusement...

Pour mes projets, il est hors de question de faire bosser les gens plus que les heures payées... Même si je sais qu'ils accepteraient.
Je m'arrange donc pour faire rentrer le film ( au chausse pied) dans le budget réel.
Les expérience que j'ai vécues ces dernières années m'ont prouvé que c'était possible, difficile, mais possible...
Et je rejoins donc Franck dans son commentaire.
Alors, bien sûr, je ne parle pas de films à zéro budget, mais de films bénéficiant d'aides diverses.
Des sommes qui peuvent paraître énormes à ceux qui font tout dans leur coin, sur leur propre temps libre, etc...
(Il était, à mon avis, plus simple de faire des films fauchés il y a 15 ou vingt ans, tu pourras ou non confirmer.
Aujourd'hui, c'est une autre paire de manches je pense, le coût de la vie ayant incroyablement augmenté.)


Concernant, ma remarque et ta réponse à celle-ci.
Non, je n'ai pas fait de sous-entendu, j'ai cité un exemple récent de ce qui m'arrive.
Je ne voulais pas citer Lardux sur le forum.
L'ironie du sort a fait que cela se passe sur le post commençant par ta tribune.


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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar MariePaccou » Jeu Jan 17, 2013 4:36 pm

une étude de la DARES à verser au dossier

http://www.liberation.fr/economie/2013/01/17/les-demandeurs-d-emploi-n-ont-jamais-autant-travaille_874681

Que dites-vous de ce passage:

Dans quels secteurs ces demandeurs d’emploi au travail sont-ils le plus représentés ? Faute de statistiques précises, la Dares a dû travailler par approximation, mais cite notamment les aides à domicile, les employés de maison, les métiers de la culture, les surveillants ou encore les agents d’entretien. Intermittents du spectacle et intérimaires, notamment dans le BTP, sont particulièrement concernés et relèvent de régimes spécifiques.


L'article dit aussi que ces chômeurs qui travaillent sont:
les demandeurs d’emploi en activité réduite ont un niveau d'étude globalement plus élevé que les autres demandeurs d’emploi et sont également un peu plus qualifiés. Il s’agit plus souvent de femmes, de personnes d'âge médian, vivant en couple avec des enfants à charge
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar musecyan » Ven Jan 18, 2013 1:17 pm

ne vous inquietez pas on y arrive tous au statut d'intermittant du spectacle avec les nouveaux accords compétivité-emploi qui concerne ce coup-ci tout les travailleurs.

par exemple Renault qui utilisent déjà pas mal le chomage partiel depuis 2008(salaire complété par l'état) vient de sauter sur l'occasion (accord Medef/syndicat) ,apres avoir annoncé une réduction de postes de 7500 salariés pour mettre la pression, ils vont proposer à tous leurs salariés francais de travailler plus longtemps avec un baisse de salaire.
(ce qu'ils viennent de négocier en Espagne dans leur usines local)...

bein oui quand on vire du monde pour faire des économies faut bien que ceux qui restent fassent le travail à leur place... et comme faudrais pas trop qu'ils gagnent de sous quand même on baisse leur salaires de 30% sinon on fait parti du wagon des 7500 départs (volontaires)...
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar nico » Ven Jan 18, 2013 1:51 pm

Lamartine a écrit:Quand je dis qu'il est tout à fait possible de payer une équipe sans avoir recourt à "l'assurance chômage en guise de complément salariale", je veux dire par là qu'il est possible de "salarier" un employé (qui est au régime des intermittents bien sur) durant toute la durée de son contrat. En d'autres termes, il ne m'est jamais arrivé en tant que producteur de dire à quelqu'un ; bon j'ai l'argent pour pérenniser (ou t'ouvrir) tes droits d’intermittence pendant tant de mois et les mois restant tu bosseras sur la prod en étant rétribuer par le chômage.


Vous montez des courts métrages que vous réussissez à faire financer assez haut pour payer le travail fourni. Bravo à vous et continuez, c’est un très bel exemple. Vraiment.

Malheureusement, beaucoup de projets ne les trouvent pas ces financements. Ou alors pas assez. Soit parce qu’il s’y prennent peut être mal, mais aussi parce que certains projets et sujets sont plus durs à vendre. Ca fait parti de la variété dont on a besoin, et ça n’est pas spécifique au court métrage d’animation.
Mais ce qui est sûr, c’est que par rapport à la quantité de productions, il n’y a pas de quoi financer tous les projets, vu ce que rapporte le court métrage dans son ensemble. Donc c’est une évidence, tous les projets n’ont pas les moyens de financer tout le temps passé dessus.
Alors faut-il abandonner ces projets parce qu’ils ne rassemblent pas les moyens ? Le milieu du spectacle regorge de ce genre de projets qui ont besoin de la disponibilité des gens et de leur acceptation de travailler moins bien payé. Certains l’acceptent, d’autres non. Personnellement, depuis 10 ans, je passe mon temps entre bosser pour des structures qui me paient à l’heure, pour pouvoir me permettre de donner de mon temps ensuite pour les projets qui me paient moins (mais je sais que j’ai de la chance, il faut les trouver ces structures là). C’est pour moi une des multiples manières de rendre efficace la spécificité de l’intermittence. Il en existe bien d’autres.
Mais n’oublions pas qu’il n’est pas évident pour tout le monde de vivre uniquement du court métrage, que ce soit un choix fort ou non.


Et bien sûr, merci lardux pour ce point très intéressant.
Le problème de cette culpabilité est en effet très fort chez les intermittents. Comme je l'ai dit plus haut, ça fait des années que je le suis, et que je connais pourtant les tenants et aboutissants, mais je me retrouve encore parfois dans cette situation. La faute à un entourage qui ne connaît pas le milieu et à qui l'on doit constamment se justifier sur notre système et notre mode de vie. Et la faute plus largement à un cadre social qui a bien du mal à nous faire entrer dans ses cases. On finit par faire passer l'intermittent pour un privilégié, et ça c'est facile à faire accepter par le citoyen. C'est éprouvant au début. Et à la longue, quand se justifier devient fatiguant.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar claires » Ven Jan 18, 2013 2:25 pm

Personnellement, il y a quelque chose que j'ai toujours trouvé assez étrange lorsque les gens parlent de l'intermittence c'est le fait qu'ils puissent penser que c'est une chance de ne pas travailler. Évidemment certains peuvent mettre ce temps à profit pour démarrer de nouveaux projets qui verront le jour, d'autres se forment et ça c'est une nécessité. Mais je ne parlent pas de ça, je parle de quand vraiment on ne travaille pas. Je n'estime pas que ça soit une chance. De l'extérieur ça laisse presque penser que quand les intermittents ne travaillent pas ils se paient des vacances. Ok, il doit bien y en avoir, mais personnellement lorsque je ne travaille pas c'est la déprime et je n'en profite pas du tout !

Il y a vraiment quelque chose d'étrange dans le fait d'envier des gens qui n'ont pas de travail.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar kachoudas » Ven Jan 18, 2013 2:32 pm

Lamartine a écrit:Je crois qu'on ne s'est pas bien compris...

Quand je dis qu'il est tout à fait possible de payer une équipe sans avoir recourt à "l'assurance chômage en guise de complément salariale", je veux dire par là qu'il est possible de "salarier" un employé (qui est au régime des intermittents bien sur) durant toute la durée de son contrat. En d'autres termes, il ne m'est jamais arrivé en tant que producteur de dire à quelqu'un ; bon j'ai l'argent pour pérenniser (ou t'ouvrir) tes droits d’intermittence pendant tant de mois et les mois restant tu bosseras sur la prod en étant rétribuer par le chômage.


bin par définition, tout le monde est toujours payé sur toute la duré de son contrat. C'est quand y'a plus de contrat qu'on est pas payé.
Sur mes films avec Lardux, on a toujours procédé comme toi, Lamartine. Tu n'es pas le seul, loin s'en faut. Il est arrivé que des animateurs se proposent d'aider un peu plus (1 semaine ou deux. parfois plus pour une personne très précise), surtout quand leur contrat suivant ne démarrait pas tout de suite. Je ne les ai jamais poussé à le faire, ça n'était jamais dans le "deal" de départ.

Mais j'aurais pas la tartuferie de dire que le régime des intermittents n'a pas aidé mes films ; il y a un technicien qui en a eu très largement besoin : le réal, bibi. Toi aussi non ? parce que l'un comme l'autre nous fabriquons nos films nous même, nous pouvons tenir sur de longues durées grâce au régime... nous 'sommes' l'équipe pour une grande part.

enfin, sauf pour le dernier film, étant maintenant fiscalement à l'étranger, je n'y ai plus droit aux assedics... et miracle ? bin j'ai fait le film quand même, deux fois plus long que les précédents.

Enfin, il y a des gens qui ont envie de travailler sur tel ou tel projet pour le plaisir du projet en question. Un prod a un budget fixe, celui qu'il a pu trouver. Partant de là, on abandonne le projet ou on le fait vaille que vaille. L'équipe le sait, joue le jeu ou pas. Personne n'a jamais forcé qui que ce soit à bosser dans le court. Bien des gens voudraient bien mais ne le font pas à cause des budgets. Ceux qui le font malgré les budgets ont parfois recours aux heures sups ou aux dépassement de délais.

Il n'y a pas de "je t'ai payé 3 mois, tu vas en bosser 2 de plus" "ayeaye chef !". Il y a des "merci pour ces 3 mois, bon boulot" "c'était sympa. J'ai deux semaine de libre, tu veux que je t'aide un peu à finir ?" Des gens ont envie d'aider. C'est un gros mot, aider ?


désolé pour ce message confus et plein de fautes de français. Y'a un je-ne-sais-quoi indéfinissable qui me met grognon.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lagrossemadame » Ven Jan 18, 2013 3:20 pm

Es que le fait d'avoir la chance de travailler sur de chouettes projets, avec des équipes sympathiques donne raison de se "saigner", de faire des heures sup', être payer des clopinettes.
Je suis persuadée qu'il y a d'autres moyens que de bénéficier d'aides de régions, du CNC... pour monter un budget correct et payer les gens à la valeur de leur travail. Comme dit nico ce sont d'ailleurs des aides où tous les projets ne rentrent pas dans les cases et qui soit dit en passant dispersent les forces de travail aux quatre coins de France voir du monde. Super pour souder les équipes!

Actuellement je vous l'accorde ces solutions ne sont pas en place, ou alors figurent d’exception, mais ça ne veux pas dire qu'il y a d'alternative!
ça ne veut pas dire non plus qu'il faut continuer de creuser un peu plus le sillon actuel!

Je vous renvoie à nouveau vers la réflexion d’Étienne Chouard inspirée du travail de Bernard Friot, sur un revenu de base reversé à tout le monde, qui vaut son pesant de cacahuètes! par contre à ne pas laisser à la vue de capitalistes et autres exterminateurs de communistes... ^^
http://www.youtube.com/watch?v=5enljAk_FlQ
Ce n'est peut être pas LA solution, mais c'est une idée! Je vous laisse y réfléchir.
ça risque de faire jaser le medef, mais je suis pas sûre qu'ils trainent sur ce forum...
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Chonko » Ven Jan 18, 2013 3:37 pm

Marinello a écrit:
Lagrossemadame a écrit:on peux soulever le problème des productions où les budgets sont calculés de tel manière que les intermittents sont payés une partie de la prod' en salaire et l'autre sur leur chômage!

C'est un exemple régulièrement ressorti mais en as-tu réellement vu? Est-ce qu'on t'a déjà demandé de venir bosser gratuitement sur une prod?


J'y ai eu le droit. 3 mois payés pour avoir les fameuses 507 heures et le reste de la prod sur les allocations. Apparemment ça serait connu sur Paris.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar meule » Ven Jan 18, 2013 3:38 pm

Kachoudas,

Oui, tu as raison. Une aide de bonne foi, proposée avec bon coeur, pourquoi la refuser ?
J'ai très souvent bossé "en plus", je le fais encore quand c'est nécessaire, et je le referai. ( sous certaines limites bien sûr...)

Pour avoir bossé pas mal avec Lamartine, je peux te dire qu'il refuse systématiquement ces aides hors contrat.
Et pourtant, nos relations sont "plutôt" amicales... Et j'ai insisté souvent pour qu'il me laisse l'aider, ainsi que d'autres.
Bon, c'est ses films après tout...

Mais j'aurais pas la tartuferie de dire que le régime des intermittents n'a pas aidé mes films ; il y a un technicien qui en a eu très largement besoin : le réal, bibi. Toi aussi non ? parce que l'un comme l'autre nous fabriquons nos films nous même, nous pouvons tenir sur de longues durées grâce au régime... nous 'sommes' l'équipe pour une grande part.


Par contre je ne suis pas tout à fait d'accord sur ce point.
Techniquement, tu as raison bien sûr, mais Lamartine parlait de gens qu'il a employé sur des films, pas de lui même.
Que lui dépasse les heures de contrat, c'est son film, il fait ce qu'il veut, on le sait tous qu'un réal ne peut pas se payer sur les 9-12 mois (voire plus) que prennent un film ( dans le CM).



Si tu es grognon vis-à-vis de mes précédents messages, je t'assure, il n'y a plus de quoi.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lamartine » Ven Jan 18, 2013 3:56 pm

bin par définition, tout le monde est toujours payé sur toute la duré de son contrat. C'est quand y'a plus de contrat qu'on est pas payé.


Pas selon certains producteurs qui se glorifies de t'avoir ouvert des droits au chômage et qui considère cette indemnité comme un salaire officieux.

Il est arrivé que des animateurs se proposent d'aider un peu plus (1 semaine ou deux. parfois plus pour une personne très précise), surtout quand leur contrat suivant ne démarrait pas tout de suite. Je ne les ai jamais poussé à le faire, ça n'était jamais dans le "deal" de départ.


C'est quelque chose que je n’ai jamais accepté sur mes production chez Papy3d, les gens avec qui je travaille pourront en témoigner. Donc, non nous ne procédons apparemment de la même façon.

Mais j'aurais pas la tartuferie de dire que le régime des intermittents n'a pas aidé mes films ; il y a un technicien qui en a eu très largement besoin : le réal, bibi. Toi aussi non ? parce que l'un comme l'autre nous fabriquons nos films nous même, nous pouvons tenir sur de longues durées grâce au régime... nous 'sommes' l'équipe pour une grande part.


Les droits d'auteur sont là pour compléter le salaire du réalisateur quand il est intermittent. En tant que producteur, je prévois à l'avance de me verser un salaire qui répond au nombres de mois travaillés. C'est aussi ça le travaille de producteur.

enfin, sauf pour le dernier film, étant maintenant fiscalement à l'étranger, je n'y ai plus droit aux assedics... et miracle ? bin j'ai fait le film quand même, deux fois plus long que les précédents.


Tant mieux pour toi. Moi je ne suis plus intermittent depuis 6 mois, et j'ai recouvré mon statut d'indépendant. Je ne suis pas prof non plus et totalement dépourvu de rentrées d'argent fixe. Mon dernier film s'est fait en 10 mois. C'était ma déscision en tant que réalisateur/producteur. Toute l'équipe s'y est tenu et il n'y a pas eu de dépassement.

Enfin, il y a des gens qui ont envie de travailler sur tel ou tel projet pour le plaisir du projet en question. Un prod a un budget fixe, celui qu'il a pu trouver. Partant de là, on abandonne le projet ou on le fait vaille que vaille. L'équipe le sait, joue le jeu ou pas. Personne n'a jamais forcé qui que ce soit à bosser dans le court. Bien des gens voudraient bien mais ne le font pas à cause des budgets. Ceux qui le font malgré les budgets ont parfois recours aux heures sups ou aux dépassement de délais.


ça c'est le problème des gens qui accepte de travailler de cette façon, pas le mien. Personnellement, je ne fais pas de film si je n'ai pas les moyens de payer les gens aux minimum salarial.

Il n'y a pas de "je t'ai payé 3 mois, tu vas en bosser 2 de plus" "ayeaye chef !". Il y a des "merci pour ces 3 mois, bon boulot" "c'était sympa. J'ai deux semaine de libre, tu veux que je t'aide un peu à finir ?" Des gens ont envie d'aider. C'est un gros mot, aider ?


Aider n'est pas un gros mot. Le bénévolat non plus n'est pas un gros mot. En revanche ce n'est pas ma vision du travail, surtout quand il s'agit de la paye des autres, de ceux qui travaillent sur le film.

désolé pour ce message confus et plein de fautes de français. Y'a un je-ne-sais-quoi indéfinissable qui me met grognon.


Il n'y a pas de soucis, je suis d'une humeur naturellement énervée.
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Messagepar rvdboom » Ven Jan 18, 2013 5:00 pm

kachoudas a écrit:Il n'y a pas de "je t'ai payé 3 mois, tu vas en bosser 2 de plus" "ayeaye chef !". Il y a des "merci pour ces 3 mois, bon boulot" "c'était sympa. J'ai deux semaine de libre, tu veux que je t'aide un peu à finir ?" Des gens ont envie d'aider. C'est un gros mot, aider ?


C'est être bien affirmatif.
Je connais de visu quatre situations de la demande de faire des jours sups non rémunérés ou d'être payé qu'un jour travaillé sur deux. Et ce par trois producteurs différents. Et elles ne sont en rien exceptionnelles, contrairement à ce que tu sembles croire. Sans parler des films faits par des stagiaires.

C'est une chose, en ayant travaillé sur un film, de proposer d'aider à le finir sur son temps libre, c'est un choix personnel. Ca nous est déjà arrivé et ça nous a tiré une sacré épine du pied.
C'est tout autre chose que le producteur en fasse une condition d'embauche ou de d'engagement. On n'est plus du tout dans "l'aide librement proposée", mais dans une méthodologie de production et une certaine forme de chantage au travail.

Les deux cas existent, on n'en condamne qu'un.
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar Lagrossemadame » Ven Jan 18, 2013 6:05 pm

Je me permet de citer André Gorz
"Nous, on ne veut pas sacrifier notre vie à notre travail, [...] ce que nous demandons à notre travail, c'est d'être intéressant, de permettre une implication, d'être socialement utile et d'avoir un sens"

C'est trop demander?
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Re: De l'Aristocratie dans le Spectacle

Messagepar zac » Ven Jan 18, 2013 6:30 pm

Je veux pas me mêler de ce qui me regarde pas (trop tard!)...
Mais d'une certaine façon, vous avez tous raison. Le marché du travail s'est rudement tendu depuis quelques années. Il y a à ça plusieurs raisons que je ne vais pas énumérer ici.
Il y a quelques années, y avait beaucoup moins de monde dans ces métiers et nettement moins d'abus comme l'emploi systématique de stagiaires...et de ces "méthodologies" douteuses dont parle rvdboom. Beaucoup de films courts se faisaient dans des conditions tout aussi difficiles (y compris certaines séries de shorts pour la tv), mais il n'y avait aucun problème ni arrières pensées pour apporter un petit plus dans un projet qui ne se serait jamais fini si ça n'avait pas été le cas. On ne comptait pas vraiment nos heures et les nuits étaient longues (et drôles)... La méthode consistait souvent à se renvoyer l'ascenseur...tu m'aides pour finir l'anim quelques jours, je t'aide sur ton projet à venir si besoin est. Tout le monde ne pratiquait pas de la sorte, mais c'était courant.
Je parle bien d'économie du court métrage hein... cette façon de faire, faisait partie intégrante d'un modèle de production.
Aujourd'hui, ce modèle ne tient plus dans la majorité des cas. Pire, il est très mal vu et suspect.

Il faut aussi accepter qu'il y ait, parmi les producteurs, des gens qui travaillent tout le temps en "tension". Ils font des films très complexes à financer, voire impossibles... et utilisent des méthodes implicitement "tendues". Attention, je ne parle pas ici d'abus, mais bien d'une autre méthode de productions, d'une autre façon de faire. C'est peut être discutable, mais pas contestable. A partir du moment ou tout les participants sont au courant du contexte dans lequel ils vont devoir en faire plus pour que le film existe. La négociation cm par cm, euro par euro est une des données de leur méthode. Et là où ça fait la différence, c'est que ces négos ne sont pas faites pour s'enrichir, mais bien pour que le film existe en tant que tel.
Je sais pas si je m'explique bien mais bon.... donc, quand on a à faire à ce type de production, on est pas du tout dans la même typologie qu'avec une chaîne, un client pété de thunes ou un épicier. Et ce genre de producteur ne fait pas du tout le même genre de film que les autres.
Ni mieux, ni moins bons... c'est une autre économie, liée à d'autres choix artistiques.
Moi, je continue à penser qu'on peut travailler dans ce type de production, donner un peu plus pour que tout le monde y arrive, pourvu qu'on ne se coltine pas des problèmes déontologiques ou d'égo sur-dimensionné, et si tout le monde est ok.

Je comprends parfaitement qu'on puisse mettre un point d'honneur à finir une prod dans les clous, sans dépasser. On peut aussi en mettre un à réussir une aventure singulière qui a débordé, certes, mais parce que c'était nécessaire et implicite pour que le film existe. C'est un tout.
Et pour paraphraser Truffaut dans son superbe film "La nuit américaine": "le plus important c'est le film"...

Mais on peut aussi se poser la question: Faut-il faire un film à n'importe quel prix?... :)
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