par MariePaccou » Mer Mar 24, 2010 8:38 pm
Et bien, personnellement on est venu me chercher pour ce travail, et avant de pouvoir rentrer il y a un interrogatoire à la gendarmerie, et je crois que si tu te proposais spontanément de le faire (au SPIP, service de probation et d'insertion pénitentiaire, ou à l'organisme qui gère dans ta région les activités culturelles en prison), on risque de te regarder d'un oeil suspicieux comme un activiste potentiel...
J'appréhendais forcément, car j'étais avec des longues peines, et des hommes. Mais les ateliers eux-mêmes se sont très bien passés... seulement il y a de l'auto-censure, une liberté artistique sous contrôle, et puis le plus frustrant c'est l'impossibilité (que l'on m'a signifié) de pouvoir diffuser les films, ce qui enlève presque tout intérêt au travail (je parle comme réalisatrice, faire un film, c'est bien pour communiquer avec un public), et donne après coup le goût amer d'un travail plus occupationnel qu'autre chose. Et d'avoir vécu presque naïvement, moi et les prisonniers, dans une illusion de "cinéma"... et l'animation n'est pas si "glam", alors pour suer ensemble sur quelques secondes, il fallait y croire !!
J'espère que peut-être, plus tard, désamorcé?, ce travail finira par sortir.