Cuvée de Noel 2011 made in Disney, Raiponce est l'adaptation d'un conte allemand inclus dans une compilation des frères Grimm, projeté depuis un bail par les studios Disney mais jamais vraiment mis en route. C'est donc du lourd, du classique bien comme il faut. C'est réalisé par Byron Howard et Nathan Greno, le premier a coréalisé Volt, le second y était animateur.
L'histoire adaptée par les studios : la reine est enceinte et malade. On lui déniche une fleur magique, issue d'une larme de soleil pour la requinquer. Ça marche mais la fleur était utilisée par une sorcière qui la sniffait pour garder la jeunesse éternelle. Comme elle est vénère qu'on lui ait piqué sa fleur elle kidnappe la princesse qui est née entre-temps. Elle la garde prisonnière dans une tour, la persuadant que le monde est hostile et qu'elle est sa mère parce que quand elle chante une chanson magique, ses cheveux super longs réveillent le pouvoir de la fleur solaire.
Un beau brigand en cavale tombe par hasard sur la tour, le reste est prévisible, je vous laisse imaginer.
On y retrouve le personnage de gentleman cambrioleur, un cheval autoritaire foldingue comme dans la Ferme se rebelle et une scène de taverne comme dans la Belle et la bête. La princesse est jolie, la méchante est impressionnante mais sans effets, jouant plus sur la psychologie insidieuse.
J'ai été séduit par le film qui déploie pourtant peu d'originalité mais se déroule efficacement. Réussite artistique dans son genre, la 3D est lisse et colorée, les designs biens tournés, les décors nous permettent de bien nous repérer, c’est un film de princesse dans toute sa splendeur, facile à comprendre par les enfants et les nunuches comme moi. Le film n'est également pas dénué de scènes d'actions et d'humour, avec le personnage du cheval-chien de guerre qui se chamaille avec le brigand et une tripotée de bandits patibulaires. Bon, dans cet univers coloré et idéal il n'y a pas de papier gras, les luminaires ne foutent pas le feu aux voiles des bateaux, les voleurs sont pendus et les couples royaux sont mutiques et falots, enfermés dans le souvenir de leur fille disparue depuis 18 ans. Mais c’est la routine, un univers balisé, à l'eau claire et la végétation luxuriante, plein de fleurs et peuplé de gens sympathiques. Au moins on est dans une époque plus 18e siècle que 16e, ce qui est déjà une petite originalité. un peu comme dans Fable II, le jeu.
Un bon gros bonbon bien classique, genre pie-qui-chante, qu'on a plaisir à goûter de nouveau tout en lui trouvant quelques audaces d'une nouvelle recette pas déplaisante. Ça m'évoque un peu Cendrillon ou Blanche Neige, un spectacle familial avec des scènes qui restent marquées.
Par contre les chansons sont "nazes" (dixit ma fille), quand ils commencent à chantonner on hausse les épaules en se disant "ha oui.. c’est vrai".. mais ça passe et on oublie.
Sinon l'acting est vraiment chouette et la gamine est craquante. Elle exprime bien les doutes de l’adolescence, ce moment où on a envie de braver l'autorité parentale tout en éprouvant des remords de le faire, une morale pas si simpliste, surtout que la sorcière utilise la ruse et la persuasion pour arriver à ses fins, quelque chose de beaucoup plus pervers, en vieillissant petit à petit comme dans le Portrait de Dorian Gray.
En tous cas j'ai infiniment préféré à la princesse et la grenouille, dans le genre Classique.
Une bande annonce. A noter que la majorité des plans ne sont pas présents dans le film.
Le relief ? Inutile.
A noter que le film représente le meilleur démarrage pour un Disney aux States, ce qui n'est pas peu dire, mais laisse songeur sur la distribution colossale qu'il a du représenter.
+
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