Ben, c'est une sorte d'épilogue (ou pourquoi pas de prologue) à mon dernier court, que vous n'avez pas vu, je crois...
Et si le film est plutôt léger et souvent drôle, le texte est plutôt triste.
Je sens que vu l'ambiance ici, ça va faire plop, comme dirait Cé. Allons-y quand même, dans un élan d'inconscience. Et puis j'aurais un petit peu participé à ce Défi.
Caramel ou chocolat?Parfois dans la rue Hubert donnait des michoko, pour changer des magnificats.
Il avait mis longtemps à parfaire son procédé, et la fixation finale sur les magnificats avait pris plusieurs années: il avait fallu un grand nombre de râteaux et de refus dégoûtés devant des fraises tagada morveuses pour que progressivement s'impose le choix d'un bonbon emballé, qui plus est dans du papier doré, et cerise sur le gâteau, siglé d'un nom latin. Les filles refusaient moins souvent les magnificats.
Est-ce par provocation délibérée qu'Hubert, grand lecteur d'Hara Kiri, avait imaginé cette démarche des bonbons, à la fois généreuse et terriblement connotée?
Et l'obstination à persévérer comme "chanteur amateur", lui qui, sourd de naissance, n'avait été appareillé qu'à neuf ans, ce mépris du ridicule, était-ce le signe d'une forme d'autisme ou d'un courage surhumain?
Lors de nos rencontres pour préparer le film, j'avais demandé à Hubert un autoportrait.
Il s'est suicidé la veille du 1er mai 2009. C'est son autoportrait malhabile qui l'a remplacé dans le documentaire.
Animer veut dire "donner vie". Mais là, le film était une tentative de réanimation.